Dans le film, le désir est emprisonné dans les hautes sphères de la distinction sociale. L’identité sociale devient une prison mortifère qui se cristallise dans des masques en pate. Le rituel semble être une mascarade, un avertissement sur ce vers quoi se dirige le mari s’il continue à s’aveugler. Il n’y a pas de vérité sur l’amour qui y est révélé, mais une représentation de la mascarade sociale qui met les ignorants à la porte d’un manoir dont ils n’ont pas accès.
Sous son regard de médecin, pensant être là pour corriger les accidents de la vie, dans une optique de soin, la mort se présente plutôt comme un signe de trop de vie, comme moteur de la narration. Le médecin est en dehors de cette histoire, et n’arrive que trop tard pour constater les morts.
Seule la prostituée voit dans les gestes du médecin un amour désexualisé lié à son statut. Dans cet amour, elle sacrifie sa vie et ainsi en transmettant cet amour rétablit ce rôle désintéressé dans une logique amoureuse.
Le couple chemine vers plus de conscience. La femme semble se servir des épreuves de son mari pour souligner les contours de son influence.
Le mari intègre une conscience plus fine des enjeux sexuels, de compensation de ce qui n’a pas pu être vécu dans l’histoire, ainsi que sa position réelle dans son couple, où sa femme a aussi sacrifié une histoire et où il ne peut décider rien de lui même, incapable de se détâcher du lien trop fort, quasi surnaturel, qu’il a avec sa femme.