Cinépillage
Terre des oublis

Terre des oublis

Revenu de la guerre, Bon s’accroche à un idéal qu’il pense obtenir au prix de ses souffrances, un idéal qu’il croit beau, symbolisé par sa femme qu’il a laissé. Ce n’est pas un idéal qui se trouve, mais quelque chose d’inventé et qui n’existe pas ailleurs que dans un souvenir figé de l’adolescence. L’autorité du village soutient cet artifice, probablement aveuglée par une capacité illusoire à établir une justice par simple décision, sans payer le prix d’en bâtir les fondations. Cet idéal qui ne se reflète en rien chez Bon plongera Mien dans le dégout. La beauté de Mien est le pendant absurde de l’incapacité de Bon à se réparer. Voir l’idéal, le chérir n’est d’aucune utilité. Ne reste que le souvenir des événements passés pour essayer de comprendre la réalité.

Puis ça sera au tour de Hoan de devoir gratter le vernis de ses idéaux et d’en cerner les limites.

N’y a-t-il pas un questionnement sur l’illusion du Nord face à ses idéaux, obnubilé par l’idée d’une union avec le Sud? Cette idée de complémentarité est utilisée comme un moyen pour se dépasser, mais n’y a-t-il pas quelque chose d’artificiel, une trahison quelque part?